Raimi gaillard

Publié le par Dudley Smith



C'est bon de rire parfois. Surtout en regardant...un film d'horreur. Soit un réalisateur de génie, auréolé de succès planétaires et lucratifs avec la saga des Spiderman, Sam Raimi. Ce dernier a décidé d'aller au festival de Cannes, avec sous le bras un film fantastique fauché et potache, Jusqu'en enfer, que votre serviteur a vu hier.

Résultat, on rit beaucoup, on a parfois un peu les jetons, et surtout on s'étonne scène après scène du grand-guignol et du joyeux foutoir assumé. L'histoire porte sur une jeune femme trop gentille, qui se fait jeter un sort par une vieille sorcière gitane après lui avoir...refusé un prêt. Et c'est parti pour une heure et demie de portes qui grincent, de chats qui parlent, de vent, d'ombres méchantes, de boucs, de cauchemars, de mouches et de suaires qui attaquent (!).

La principale qualité du film tient à l'amusement évident du réalisateur, qui s'engouffre avec délice dans le canevas série B efficace, aux effets souvent gros sabots. Sa trilogie culte Evil Dead est abondamment citée, du générique vintage, aux scènes de "baston", en passant par le gore trashouille et aux possédés qui volent avec une voix "dédoublée" et flippante.



 

Il prend également un malin plaisir à faire souffrir ses personnages, en premier lieu desquels évidemment Alison Lohman, girl next door un peu fade et pâlote, sosie parfait de notre Isabelle Carré nationale. Si vous avez envie de la claquer et de la balancer contre les murs, pas de problème Sam Raimi s'en charge et notre actrice principale s'en prend ici plein la gueule, au sens propre d'ailleurs avec toutes sortes de fluides et bêbêtes qui recouvrent ou entrent dans sa bouche.

 

Ce n'est pas un chef d'oeuvre, ni un "bon" film de genre, ni évidemment le meilleur Sam Raimi, mais malgré certains défauts le pari un peu casse-gueule du gars de retourner à ses premières amours avec ce carnaval très étrange fait montre d'une évidente sincérité et d'une rare décontraction quant aux usages hollywoodiens. Surtout la fin, percutante et inattendue...

 

 

 

 

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