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Publié le par Dudley Smith



Petite pause dans le taf et les tâches ménagères pour revenir sur "The Box", dernier segment barré du précieux Richard Kelly. Un film pas exempt de défauts, mais son existence dans le système Hollywood est en soi une vraie victoire.

Le cas Kelly est intéressant. Après son arrivée culte et retentissante en 2001 avec Donnie Darko, le film qui "utilise" au mieux l'étrangeté de Swayze ou Drew Barrymore, lance Jake Gyllenhaal, et met en scène un drôle de lapin géant moche et flippant, le réalisateur garde ses billes, compte ses liasses et décide de se lancer dans un trip encore plus "spé".

Ce sera Southland Tales, présenté à Cannes en 2006, qui comme chaque projet intéressant divisera alors sévèrement la critique sur place. Des branchouilles charmés aux vieux cons en butte au machin qui huent le jeune prodige, ce long-métrage de 2h40 est un OVNI halluciné qui comme le reste de l'oeuvre "Kellyienne" est obsédé par la fin du monde et une humanité victime de ses propres hystéries.
Inutile de préciser que ce film - parfois éprouvant par trop de n'importe quoi mais en de nombreux points passionnant - a fait un bide exceptionnel au box-office. Soit un budget de 15 millions pour...300.000 dollars de recettes dans le monde !!

Sur la même lignée, The Box est encore plus gonflé puisqu'il nous pose dans un futur flippant, mais qui se déroule dans les...seventies (le papier peint beigasse en atteste) après les années 80 de Donnie et le futur de Southland.
Je ne reviens pas ici sur le "pitch", déterminé par l'arrivée d'une boîte aux pouvoirs bizarres chez un couple d'américains parfaitement "dans le cadre" avec enfant.




La vraie force du film réside dans le talent du metteur en scène d'instiller peu à peu l'étrangeté, puis carrément l'angoisse, dans un paysage apparemment sous contrôle. Et chaque petit progrès chronologique et narratif du film, est comme l'arrivée d'une mouche bruyante et sale dans un sundae au caramel.
Je HAIS les comparaisons, mais bordel dans ces moments-là on peut se permettre de penser à Hitchcock, à Kubrick (le couloir de l'hôtel), à Carpenter ou au dernier vrai réalisateur de fantastique, M.Night Shyamalan.

Et comme souvent la meilleure partie du film reste ses trois premiers quarts d'heure, magnifiquement gérés et enrobés de cette angoisse ampoulée et dérangeante. Le sang coule des nez, les visages sont de plus en plus flippants, Frank Langella est idoine avec sa tronche à moitié effacée, et la mère de famille souffre d'une infirmité à la jambe, comme une pub Kinder avec Marylin Manson. La dernière séquence, qui verse à 100% dans la SF foutrarque est moins pertinente, puisque nimbé d'un certain moralisme un poil grand public et bavard.




Enfin, l'autre défaut de "The Box" concerne son casting. Si l'idée de caster des gros has been comme Sarah Michelle Gellar, The Rock ou Sean William Scott pour Southland était magnifique, ici on a du mal à croquer dans le couple interprété par Cameron Diaz et James Mardsen.
La première prouve qu'elle a décidément du mal à sortir des films "rigolos" ou légers comme Mary à tout prix, Drôles de Dames et les boursouflures de droite et de saison de Nancy Myers.  Ici on manque de s'esclaffer à chaque réplique un peu émue ou intimiste, qui sonne méchamment faux. Mardsen, lui, est honnête mais avec son physique de jeune premier vu dans X-Men, il ressemble d'avantage au grand frère de son fils qu'à un père digne de ce nom...

Et justement, dernier point, l'une des ultimes scènes avec le fiston privés de deux de ses sens derrière la porte de la salle de bain est absolument fabuleuse...L'est fort ce Kelly quand même.





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C
In December 1976, Norma (Cameron Diaz) and Arthur Lewis (James Marsden), are financially strapped couple, wrecked with Arthur's problems at work, eventually thinking of selling their house. They<br /> live with their 11-year old son, Walter, who is a excelling at school and has friends, but they are worried about moving far from the town.
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